Les membres de l’ONG Amnesty International Guinée ont conféré avec des journalistes ce mardi 27 septembre 2022, sur le rapport intitulé ‘’ la »honte doit changer de camp’. A cette occasion, ils ont indiqué que de 2015 à nos jours, plus de 400 plaintes pour viol ont été enregistrées en Guinée. Amnesty international précise par ailleurs qu’en en 2022, l’OPROGEM et le CHU Donka ont enregistré respectivement 500 et 600 cas de viols.
Dans son rapport, Amnesty International a signalé que les victimes de violences sexuelles en Guinée se heurtent à la stigmatisation sociale, à un manque d’accès aux soins médicaux, ainsi qu’à d’importants obstacles à la justice.
S’appuyant sur des entretiens avec des victimes de viol, des représentant-e-s des autorités administratives, judiciaires, traditionnelles et religieuses, des professionnel-le-s de la santé, des diplomates, et des représentant-e-s de la société civile, ce rapport analyse les nombreux obstacles à une prise en charge médicale effective pour les victimes de viol, à des examens médico-légaux, à un soutien psychologique et à l’accès à la justice en Guinée. Pour de nombreuses victimes, la justice reste hors de portée.
« Les victimes et leurs proches nous ont dit à de nombreuses reprises que les terribles violences sexuelles qui leur ont été infligées sont exacerbées par le jugement de la société. Cependant, le silence entourant les cas de viol commence à se dissiper et la société civile s’emploie à dénoncer les violences sexuelles », a affirmé Samira Daoud, la directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International.
Les conférenciers ont aussi signalé que malgré les efforts récemment déployés par les autorités afin de s’attaquer à la question des violences sexuelles, il reste encore beaucoup à faire en termes d’information, de prévention et d’accès aux soins et à la justice pour que la Guinée réponde à ses obligations relatives au droit international et régional en matière de droits humains.
Ils rappellent qu’en 2021, l’Office de protection du genre, des enfants et des mœurs (Oprogem) et la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables (BSPPV), unités spécialisées au sein de la police et de la gendarmerie ont traité plus de 400 cas de viol. Et selon le rapport, la plupart des victimes étaient mineures, et certaines avaient moins de 13 ans.
Ce rapport montre que le véritable nombre de viols est sans aucun doute plus élevé, compte-tenu notamment du recours au règlement extrajudiciaire des affaires, et du nombre élevé de cas traités dans les centres médicaux.
Fatoumata Diabaté, pour lengo224.com