De façon quasi constante, la Guinée traîne toujours le boulet de l’ignorance en stagnant (selon le classement UNESCO) au rang de 50ème pays africain sur 54 en matière d’alphabétisation, derrière des pays voisins tels que la Sierra-Leone, le Liberia ou la Guinée-Bissau dont les systèmes éducatifs ont pourtant été fortement désarticulés par plusieurs années de guerre et d’instabilité. Tenez, en Guinée, moins de 35% des adultes ont eu la chance d’aller un jour à l’école, et de savoir lire et écrire.
Toutefois, malgré les défis énormes qui assaillent l’éducation guinéenne et qui font apparaître trois types de disparités majeures (économiques, géographiques et du genre) il faut noter une timide amélioration de la couverture éducative sur la période 2008-2018 impactant ainsi, les effectifs scolaires à tous les niveau.
En Guinée, le TBS (taux brut de scolarisation) est passé sur cette période décennale, de 10% à 25% au préscolaire, et de 91% à 106% au primaire. Ces performances sont le fruit d’une forte irruption du secteur privé dans le préscolaire et des efforts (certes largement insuffisants) de l’État et des PTF en matière d’infrastructures scolaires (5000 salles de classe construites sur la période 2010-2015 et 4000 sur la période 2015-2020).
Ces chiffres cachent mal des défis énormes concernant les conditions de vie des enseignants, la qualité de l’enseignement, la part de l’éducation dans les dépenses publiques (qui stagne à moins de 15% du BND) et surtout l’adéquation enseignement/emploi.
Au MPDG, nous pensons qu’il faut concrètement adapter notre école aux besoins vitaux de notre économie et aux contextes spécifiques de notre développement. Cet enseignement général et générique que nous connaissons actuellement, tel qu’hérité du système colonial français (réforme de Jules Ferry en mars 1882) s’est largement essoufflé et contribue à former des chômeurs là où nous avons besoin des ingénieurs.
Le Camarade-stratège feu Ahmed Sékou Touré avait été très inspiré en son temps, en créant (à travers les FAPA) les filières techniques à orientation agricole, afin de poser les jalons d’un développement agro-pastoral harmonieux et en valorisant nos propres langues nationales à côté du français comme langue officielle.
Mais hélas, à partir du 3 avril 1984, nous avons vite fait de jeter le bébé avec l’eau du bain par une réforme curriculaire totalement calquée voire-même mimée sur l’école française !
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