Alors que les années passaient depuis la commission de ces atrocités, peu de personnes croyaient en la tenue d’un procès y afférent.
Très peu pariait que les auteurs de ce massacre, répondraient un jour de leurs actes. Cela à cause de la procédure qui n’était pas insoupçonnée d’un marchandage politique. D’un arrangement de mauvais aloi.
Mais, depuis le 28 septembre 2022, avec une volonté politique qu’on ne peut denier aux militaires au pouvoir, qui ont fait de la tenue de ce procès, un objectif à atteindre, cette mauvaise perception a disparu au loin.
Elle a laissé place à un optimisme prudent, qui a tout de même eu le mérite de renforcer la conviction de ceux qui pensent, mais qui sont moins nombreux, certes, que dans le monde d’aujourd’hui, aucun crime ne restera désormais impuni.
En revanche, les incertitudes planaient encore sur l’issue dudit procès en raison des opinions négatives qui ont mis en doute la capacité de la Guinée à le conduire jusqu’à son terme.
Mais la tenue de ce procès dans les meilleures conditions qui soient, jusqu’au verdict rendu le mercredi 31 juillet 2024, rend ce débat désormais suranné. C’était un moment historique. Il sera à jamais gravé dans les marbres.
Si l’annonce de la sentence a laissé éclater une vague de réactions, alternant entre satisfaction et insatisfaction, à propos notamment des peines d’emprisonnement prononcées par le très talentueux juge Ibrahima Sory II Tounkara contre les accusés, force est de reconnaître que la tenue du procès a rompu avec l’impunité dans un pays où la violence d’État est une norme de gouvernance. Et c’est ça l’essentiel !
Pour le reste, il faut laisser les politiques comme à leur habitude, profiter de l’occasion pour faire le procès de la gouvernance actuelle. Rendre des coups qu’ils ont pris ailleurs en des circonstances moins saines.
En dépit de tout, le procès est un précédent important dans le pays, cet Absurdistan dans lequel les dirigeants s’autorisent tous les excès et abus, au dépens de la population, dans l’exercice de leurs fonctions.
Mognouma Cissé