Au crible d’une analyse sociohistorique des causes du retard systémique de la Guinée , il ya aussi les effets négatifs persistants des lois fondamentales que le pays s’est imposé de l’indépendance à nos jours.
En effet, la Guinée a connu de 1958 à nos jours 5 constitutions et donc par ricochet 5 Républiques qui ont toutes entretenu des incohérences profondes qui méritent aujourd’hui d’être questionnées pour éviter que le pays ne continue à s’enliser après cette transition de tous les espoirs.
Pire déjà, quelques guinéens néophytes estiment encore que par manque de temps, il faudra juste colmater la constitution de 2010 et passer vite pour finir avec cette transition.
Au crible d’une analyse sociologique profonde de la société guinéenne dans sa diversité naturelle et les contraintes de son unité et de sa solidarité agissante, de tels raccourcis seront suicidaires pour le pays et n’aideront pas à réussir cette fois encore la vraie résilience.
Pour mieux élucider cette problématique changement constitutionnel profond et comprendre la nécessité cette fois d’adapter la nouvelle constitution aux nouvelles exigences sociologiques des populations, voici en substance les 2 principales orientations qui doivent être induites et internalisées pour apporter des changements profonds:
✓ D’abord , le centralisme exécutif toujours plus expressif depuis 1958 doit totalement changer pour minimiser le pouvoir exorbitant du président.
A ce niveau , il pourrait être pertinent de renforcer le pouvoir du parlement central et des régions puis celui des gouvernements régionaux en limitant la fonction de président aux symboliques de la défense et de la diplomatie.
Le pouvoir central pourrait laisser tout le reste des pouvoirs aux gouvernements régionaux en maintenant la fonction de coordination.
Les mandats présidentiels peuvent être tournants par région et ramenés à 1 renouvelables 1 fois par région pour une durée initiale de 4 ans un mandat.
✓ Ensuite la régionalisation pourrait être renforcée avec un transfert substantiel des pouvoirs centraux. L’on pourrait imaginer une sorte de fédéralisme avec des lois locales qui renforcent des pôles de développement local avec de véritables gouvernements et parlements régionaux.
Le parlement central ne sera que le reflet des représentants des parlements régionaux et, celui régional pourra la résultante des parlements préfectoraux et ce dernier résulterait des représentants des communes rurales.
En substance, cette option pourra atténuer les velléités de représentativité régionales et communautaires. Ce sera une plus forte unité dans la diversité et le développement local.
En dépit de tout ce qui précède, il faut cette fois réfléchir en profondeur et éviter ces colmatages politico juridiques qui ne font que compliquer, Berg il faut cette fois oser innover.
Un début de réflexion de
Aimé Stéphane MANSARE.
SOCIOLOGUE.