Enseignantes et Enseignants
L’humanité célèbre ce samedi 1er Mai 2021 la journée internationale du travail dans un contexte sanitaire marqué par la pandémie du coronavirus.
En cette journée solennelle de célébration, de réflexion et d’action sur les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière , permettez-moi tout d’abord, de souhaiter prompt rétablissement à tous les enseignants victimes de maladies professionnelles et paix aux âmes de ceux qui ont tiré leur révérence dans ce bas monde.
En effet, cette crise sanitaire se double d’une crise économique et sociale très grave aux conséquences très visibles sur le pouvoir d’achat des enseignants qui , aujourd’hui souffrent le martyr au quotidien pour joindre les deux bouts: la cherté de Vie rime parfaitement bien avec la flambée des prix des denrées alimentaires de premières nécessités , des transports et des loyers et avec à la clé un salaire lance-roquettes ne permettant nullement pas de satisfaire les besoins vitaux , à fortiori les besoins secondaires.
Chers camarades de lutte
La pauvreté et la précarité gagnent du terrain dans notre pays, en particulier chez les salariés fragilisés par des contrats à durée déterminée notamment dans le secteur de l’enseignement privé où de milliers de jeunes diplômés sans-emplois font leur première expérience. Le syndicat national de l’éducation demande en urgence au gouvernement un plan de soutien supplémentaire en direction de ces jeunes enseignants pour éviter l’émergence d’un sentiment d’une génération sacrifiée. Nos pensées vont à l’endroit des 8 mille jeunes Enseignants contractuels qui, pendant l’année scolaire 2019- 2020, au temps fort de la crise scolaire, avaient sauvé l’école de la République d’une année blanche. Mais après le retour de la stabilité dans nos concessions scolaires, ils ont été relégués aux oubliettes. C’est le moment et le lieu de plaider en leur faveur auprès du Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation afin qu’ils soient prioritaires dans le prochain recrutement d’enseignants en perspective.
Chers Enseignants
Le syndicat national de l’éducation félicite et remercie le gouvernement pour l’instauration des primes d’incitation qui font aujourd’hui le bonheur de milliers d’enseignants.
Cependant, je rappelle au gouvernement que les trois mois d’arriérés de primes d’incitation (Octobre, Novembre et Décembre 2020) restent encore impayées et souhaite leur paiement dans un bref délai sans oublier la situation de certains enseignants et encadreurs qui n’ont jusqu’à présent bénéficié d’aucune prime d’incitation alors qu’ils sont en activités pédagogiques. C’est aussi le cas des 1578 Enseignants qui, privés de salaire en janvier, février, ont été rappelés en fin Mars 2021 sans la moindre trace de primes d’incitation sur leur bulletin de solde. Nous demandons le rétablissement de ces Camarades dans leurs droits et dans un bref délai.
Camarades de lutte,
Nous travaillons dans les conditions précaires dues à la pléthore des effectifs dans les salles de classe, le manque de bibliothèques, de laboratoires et de table-bancs. En face de nous, des élèves assis à même le sol, certains même debout lors du déroulement de nos enseignements- apprentissages. Au même moment, on nous parle de 85 milliards de GNF destinés à la confection des table-bancs. Où est passé ce montant ? Gros mystère. Pendant ce temps 171943 candidats aux examens du BEPC et du BAC session 2021 sont recalés pour non authenticité des diplômes fournis. À qui la faute ?
Notre école est de nos jours un corps malade dont il faut une véritable autopsie et un véritable diagnostic sérieux pour pouvoir sauver ce qui peut l’être. Et cela passe nécessairement par des états généraux de l’éducation inclusifs dont les conclusions ne souffriront d’aucune mauvaise application sur le terrain.
Travailleuses et travailleurs du système éducatif
Le SNE tient à vous informer de la transmission d’une lettre de rappel au Premier Ministre chef du gouvernement, promoteur du dialogue social en vertu de ses prérogatives constitution, par l’intersyndicale de l’éducation, à l’effet de mettre en place une commission interministérielle chargée de statuer sur la revalorisation des primes en lien avec l’article 100 du statut particulier de l’éducation et conformément au protocole d’accord du 28 janvier 2020 entre l’intersyndicale de l’éducation et le gouvernement. Sans oublier le rappel des trois mois d’arriérés de primes d’incitation.
Camarades de lutte et vaillants défenseurs de la justice sociale
Nous célébrons ce 1er Mai 2021 dans un contexte de division du mouvement syndical guinéen miné par des guerres de positionnement, de représentativité, de leadership et d’ego au détriment de la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs. Et en face de nous un Gouvernement aux discours musclés et triomphalistes. Parce qu’ayant réussi à affaiblir toutes les forces sociales du pays. Et au même moment, la demande sociale est très forte, les prix flambent sur le marché, le pouvoir d’achat du travailleur s’effondre comme de la glace sous le soleil. Tout cela sous le regard impuissant et égoïste de leaders syndicaux dont la seule préoccupation majeure demeure la lutte pour se maintenir à la tête des fédérations et centrales syndicales et bénéficier des avantages liés à cette fonction avec le gouvernement par l’obtention des marchés publics parce qu’étant à la fois entrepreneurs et syndicalistes au grand dam des travailleurs orphelins de tous défenseurs et exposés aux caprices des patrons.
Il est alors urgent et impératif de procéder à la refonte du mouvement syndical guinéen en vue de le rendre plus proche des travailleurs et de la défense de leurs intérêts matériels et moraux.
Vive le Renouveau syndical
Vive le SNE
Vive les enseignants
Pour que Vivent un travail décent et une protection sociale pour tous.
« Prolétaires du monde, unissez-vous », a dit Karl Marx.
Je vous remercie