La célébration sur l’autoroute « Le Prince » appelée communément « l’Axe », de la fête du 2-octobre a visiblement irrité et même mis en colère certains citoyens et des analystes de l’actualité guinéenne. Les organisateurs de cette manifestation ont voulu rendre hommage, à leur manière, aux martyrs et aux compagnons de l’indépendance. C’est en tout cas le message qu’on pouvait lire sur des t-shirts et des casquettes ainsi que sur des banderoles déployées à l’occasion. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi. Le plus important est que chaque guinéen se reconnaisse en cette date historique. Mais, d’après certains, tous les guinéens devraient s’associer à ce qu’ils appellent » la célébration d’État » et qu’il ne devrait pas y avoir de place pour des célébrations ou des manifestations séparées.
L’idéal aurait été effectivement de voir les guinéens, dans une parfaite cohésion, célébrer ensemble cette date qui marque la naissance de la République.
Mais ce qu’on a constaté le 2 octobre 2022 n’est peut-être qu’un indicateur de la profonde division qui mine notre pays et des frustrations nées de certaines situations. Il ne sert à rien de mettre l’accent sur les effets et d’occulter la cause. Si les jeunes en particulier, étaient unis, ils n’auraient certainement pas célébré séparément et même différemment l’an 64 de l’indépendance nationale. Surtout qu’ils avaient l’habitude de joindre leurs efforts et leur génie pour organiser des manifestations festives. Ce, en dépit de leur appartenance ethnique, politique ou religieuse Il faut espérer qu’il en sera ainsi l’année prochaine. En attendant, il est plus utile de chercher à identifier la ou les cause.s de cette division afin d’y mettre un terme. C’est de cette manière qu’on pourrait aider ces jeunes et les guinéens de façon générale, et non en versant dans des analyses stiglatisantes et partisanes.
En 2021, qui n’était pas fier de la manière dont la fête de l’indépendance avait été célébrée ? Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps pour les choses changent en 2022 ? C’est la question que tout analyste doit intégrer dans sa réflexion.
Unir les guinéens est un projet ambitieux qui ne doit pas se limiter pas à de simples discours. Il faut poser des actes forts et veiller à ce que les actes soient en adéquation avec les discours.
Maître Mohamed Traoré
Ancien Bâtonnier