Le ministère du travail et de la fonction publique fixe désormais l’heure d’ouverture de l’administration de 8H et réduit également les jours fériés. C’est à croire que le ministère du travail avait en amont réuni toutes les conditions pour implémenter cette nouvelle décision.
Si dans les faits, l’administration guinéenne est connue pour être désordonnée, situation qui s’est ancrée au fil des ans, à cause de son inertie, de sa discontinuité, il faut y voir dans cette perception comme étant ce dont personne ne s’en préoccupe, une considération d’un point de vue symbolique-culturel. C’est exactement comme la question de salubrité publique.
L’habitude de salir l’espace public alors qu’on prendrait plutôt soin de chez soi, réside dans le fait qu’on pense que cela ne nous revient pas, que c’est à l’Etat qui perçoit les impôts et qui décide de l’affectation de nos ressources, qu’il revenait de faire ce travail. Cela est aussi déterminé par le sentiment que notre environnement est sale parce que des agents de l’Etat détournent. Penser et agir donc ainsi tient plus globalement à la manière même par laquelle les administrateurs au niveau macro dirigent eux-mêmes les entités dont ils ont la charge. Il faut y voir par exemple, l’ampleur de la corruption et de la prévarication qui émaillent l’exercice de ces managers censés faire montre d’orthodoxie. C’est également le cas de la division même du travail administratif marquée par une incongruité où avez tantôt une juxtaposition institutionnelle tantôt teintée de déficit institutionnel. C’est sans compter les pléthores injustifiées dans les administrations qui expliquent le non affectation des cadres à des taches au quotidien.
L’apparition de l’épidémie de la Covid-19 a fondamentalement changé les dynamiques et les logiques du travail. On est passé de l’intensification du télétravail quand l’épidémie atteignit son pic aujourd’hui à l’hybridation des contextes du travail conciliant donc les deux modes de travail. Si télétravailler dans l’administration guinéenne, demande une bien grande réforme d’un point de vue législatif, logistique, il est cependant sans commune mesure une option à implémenter. Cela pouvant résoudre l’épineuse question d’espace non seulement, mais c’est idéalement un moyen de pallier au grand souci de la mobilité qui affecte drastiquement le rendement au niveau de l’administration.
Un système de roulement permettra d’occuper efficacement les locaux en nombre insuffisant dans les administrations. Pour donc hâter la ponctualité dans l’administration, plusieurs facteurs sont à prendre en compte dont le développement de moyens de mobilité comme les transports publics. Sinon, L’habitude ayant la peau dure, la décision de faire venir les gens à 8hpour quitter à 18h, sera un vœu difficile à tenir.
Kabinet Fofana