Une déclaration signée par une soixantaine de formations politiques pour dénoncer la conduite de la transition par la junte au pouvoir, est incontestablement révélatrice du malaise profond qui couve dans le pays.
Le langage est direct et colérique. Les actions dans les viseurs sont pourtant considérées par les nouvelles autorités comme étant le top départ de la transition. C’est de dire alors de manière non assumée que la transition est dévoyée.
Le prétexte invoqué par ces politiciens, qui, habituellement, prêchent pour leurs chapelles, fait cependant bonne recette dans l’opinion et concentre toutes les préoccupations.
Le divorce vient ainsi d’être consommé.
Le faux suspens provoqué par l’omerta qu’il y a autour de l’agenda de la transition a fini par avoir raison de la période de grâce qui a été de courte durée. Ce n’est pas tout. Il y a aussi des actions disparates et pour la plupart insipides menées pour des objectifs indéfinissables.
Tout cela peut être la conséquence du mépris du pouvoir qui se coupe de tout le monde en se faisant une mauvaise illusion sur tous ceux qu’ils ont trouvé là.
Pour faire retomber les frustrations qui sont d’ordre politique et social et qui vont hélas, crescendo, il est impératif pour le colonel-Président à qui il est reconnu la volonté et la détermination de bien faire, d’insuffler une nouvelle dynamique à la transition. C’est d’ouvrir le dialogue avec les acteurs de la transition et d’apporter un nouveau souffle à son équipe en opérant des changements majeurs à tous les niveaux de la gestion de l’État, à commencer par la primature dont le locataire fait l’unanimité contre lui pour son caractère indolent. Ce qui est antinomique à une bonne gestion de la transition.
Lamine Mognouma