En effet, la vie est l’ensemble des années prescrites, des mois définis, des semaines précises et des jours comptés qui nous ont été confiés par le Seigneur, le Maître de l’univers. Par conséquent, nul ne peut ni ajouter ni réduire une seconde de ce temps imparti.
Quant à la mort, elle n’est rien d’autre qu’un passage obligé que tout être humain empruntera quel que soit son statut, son rang ou son origine.
De plus, la mort met fin à tout: les pouvoirs, les avoirs, les ambitions, les projets, les programmes, les relations, etc.
Pire, elle fait disparaître brusquement ou progressivement non seulement l’aspect physique de la personne, mais aussi sa réputation, voire même sa contribution.
Rares sont celles et ceux dont la mort ne fait pas disparaître les vertus en raison de leur solidité et de leur force.
Rares sont celles et ceux dont la mort est incapable de dissimuler l’héritage en raison de sa force et de son influence.
NKoro Ami est incontestablement l’une de celles dont la mort ne pourrait jamais faire disparaître les vertus : les qualités humaines exceptionnelles, la modestie, l’humanisme, la courtoisie, la générosité et le calme.
Oui ! Elle est certainement l’une des personnes dont la mort ne pourrait dissimuler l’héritage: la détermination, le courage, l’audace, la prouesse, l’engagement pour la consolidation de la paix, de la cohésion et de l’unité. Et notre pays reconnaissant le lui rendit bien. À preuve, la commune de Kaloum, siège du pouvoir, l’avait préférée en 2018 comme sa mairesse, malgré les multiples tentatives d’intimidation de la part des partis politiques traditionnels, parce qu’elle incarnait le modèle tant souhaité en Guinée d’artisan de l’unification de la nation, de rassemblement du peuple autour de nobles idéaux, de promotion du pardon, de la tolérance, de l’amour entre les filles et les fils de notre bien commun, le bien le plus cher à nos cœurs: la Guinée éternelle.
Nkoro Ami,
Lorsqu’on m’a annoncé ton rappel à notre Créateur, me sont revenus spontanément tes belles paroles, tes conseils fraternels, et tes prières sincères prononcées lors de notre dernière conversation téléphonique. J’étais alors à mille lieues d’imaginer que ce serait là notre dernière conversation.
En tout état de cause, sache que nous sommes très fiers, au moment où tu nous quittes si prématurément, au moment où toute une nation avait encore besoin de toi, de ta sagesse, de ta sérénité et de ton sens très élevé de responsabilité.
Hélas ! tu es certainement partie très tôt, mais après avoir mené une vie bien remplie, synonyme de dignité, de pureté, d’honnêteté, de magnanimité, de modestie et de simplicité.
Tu es et tu resteras un modèle d’une grande dame de cran, qui a pu surmonter avec bravoure tous les défis et difficultés qui se sont dressés sur son chemin. Nos prières et celles de toute la Guinée t’accompagnent dans ta tombe.
Puisse Allah, Le Tout Puissant, t’accepter dans Son vaste Paradis.
Repose-donc en paix !
Ton beau
Professeur Koutoubou SANO
Secrétaire Général de l’Académie Internationale de la Jurisprudence Islamique, OCI
Djeddah
Arabie Saoudite