Le président Alassane Ouattara a donné mercredi son feu vert au retour en Côte d’Ivoire de son grand rival l’ex-président Laurent Gbagbo et de son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé, « quand ils le souhaitent », une semaine après leur acquittement définitif de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale.
Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto
« Messieurs Gbagbo et Blé Goudé sont libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent », a déclaré le président Ouattara à l’ouverture du premier conseil des ministres de son nouveau gouvernement formé mardi.
Des dispositions seront prises pour que Laurent Gbagbo bénéficie des avantages et indemnités dus aux anciens présidents de la République
Alassane Ouattara président de la Côte d’Ivoire
Le président ivoirien promet que « les frais de voyages de M. Laurent Gbagbo et ceux des membres de sa famille seront pris en charge par l’État de Côte d’Ivoire. » Le président ivoirien ajoute que des « dispositions seront également prises pour que Laurent Gbagbo bénéficie (…) des avantages et indemnités dus aux anciens présidents de la République ». Concrètement Laurent Gbagbo bénéficiera d’une allocation viagère, et de personnels comme des agents de sécurité, et des collaborateurs payés par la présidence de la république.
Sur le plan pénal, les anciens présidents de la République en Côte d’Ivoire ne bénéficient pas d’immunité, et Laurent Gbagbo est sous le coup d’une condamnation par contumace à 20 ans de prison pour l’affaire dite « du casse de la BCEAO ». Laurent Gbagbo pourrait-il alors être arrêté à sa descente d’avion ?
« A moins que vous pensiez que le chef de l’État soit particulièrement cynique, ça me paraît un peu gros d’offrir les frais de voyages à quelqu’un juste parce qu’on a envie de le mettre derrière les barreaux », a répondu le nouveau porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly ce mercredi. Depuis plusieurs mois, la présidence laisse entendre qu’une grâce ou une amnistie pourrait être prononcée en sa faveur.
Charles Blé Goudé lui aussi est sous le coup d’une condamnation à 20 ans pour des faits commis lors de la crise post-électorale. Lui aussi est libre de rentrer, a dit Alassane Ouattara qui n’a pas mentionné de prise en charge de frais de voyage le concernant. L’ancien ministre de la Jeunesse attend d’ailleurs toujours son passeport.
Avec RFI