Une présidentielle inédite
Sur le bulletin de vote, un président sortant pratiquement seul, aucune candidature des poids lourds de l’opposition en face. Juste deux candidats et leurs colistiers totalement inconnus. Du jamais vu, nous explique Jean-Luc Aplogan, correspondant à Cotonou.
L’offre est réduite et l’affiche qualifiée d’insipide par les opposants. Les Béninois depuis 1991 ont connu choix plus relevé. Par exemple, en 2016, 33 candidats étaient en course, parmi eux Patrice Talon qui en sera le vainqueur. Parce qu’il connait bien les dessous de la politique béninoise, il lance des réformes pour moraliser. Elles sont vécues comme un passage en force.
En 2019, les législatives élisent un Parlement sans un député de l’opposition. Pour l’élection présidentielle, l’introduction des parrainages élimine tous ses rivaux sérieux. Il est accusé de faire le ménage pour sa reconduction. Le glissement du calendrier électoral prescrit par la Constitution modifiée met le feu aux poudres, le 6 avril, des violences meurtrières éclatent au centre et au Nord. Patrice Talon ira au bout de sa campagne. On le dit à la recherche d’un taux de participation qui validerait ses réformes. Ses opposants de l’intérieur et de l’extérieur se disent déterminer à « restaurer la démocratie » et apaiser le pays.