Depuis plusieurs jours, disons même plusieurs mois maintenant, le célèbre écrivain Guinéen Thierno Monènènbo, fait l’objet de critiques de part et d’autre, à cause de sa position objective de défendre les « sans voix ».
En effet, nombreux sont ceux qui savent le combat noble que cette figure emblématique de la littérature Guinéenne en particulier et celle Africaine en générale, a pu offrir à notre génération. On l’a vu et su, sa dénonciation des soubressauts, difficultés, et injustices que vivent sa population, ne débute pas d’aujourd’Hui. Depuis la première Republique, il s’est determiné et engagé à combattre à travers sa plume, les inégalités auxquelles, les Guinéens, s’exposent et se confrontent du jour au jour. Une telle personne, mérite mieux que cette qualification « d’écrivain ethnique » que l’accorde, certains soit-disant digne fils de la Guinée. N’EST-il pas dans sa mission régalienne d’écrivain de faire le reflet, sinon un regard attentif mais aussi critique sur l’actualité du moment ?
Toutes ses dénonciations ne sont-elles pas réalistes?
Pour ma part je trouve plus concret, la dynamique dans laquelle il se tient. Pourquoi ?
Parce qu’on en a vue, depuis, puisqu’il faut le rappeler, la volonté du président Guinéen le professeur Alpha Condé à briguer un troisième mandat, il s’est mis du côté du peuple. De par ses écrits de ce moment, il était farouchement opposé à n’importe quelle modification de la constitution de 2010.Voilà ce qui est noble. C’est se mettre dans les préoccupations de la population. Mais la majorité de vos semblant technocrates, n’ont pu dénoncer, ni s’opposer. Ils ont conduit le pays dans une catastrophe politique, économique, sociale.
Aujourd’hui, la précarité des conditions de vie du Guinéen prouve à suffisance, jusqu’où, nous sommes sombrés. D’abord politiquement, les leaders de première ligne du principal challenger du régime condé sont en prison, sans comparaître devant un juge. Les manifestations politiques, réprimées par les agents des forces de l’ordre ont occasionné des morts d’hommes, la destruction des biens publics et privés.
Au plan économique, la volonté d’organiser trois élections dans une même année avec leur corolaire de problèmes ont engendré le « KO » dans le pays, au point même qu’on déclare à la population à s’y préparer au pire après ce mois sain de Ramadan.
Ne dit-on souvent pas que « Prévenir vaut mieux que guérir ? » .
En analysant bien cette citation, on comprend que notre gouvernement, n’est pas prêt je pense pas s’il pourra être prêt pour un jour nous sortir de l’ornière. La médiocrité est la règle. On ne contrôle pas et on ne sanctionne pas. À chacun de faire sa volonté.
Au plan, social, les liens de fraternité qui unissaient les Guinéens ont été brisés. On se rappelle encore des violences du 22 mars 2020 en N’zérékoré où plusieurs jeunes ont perdu la vie et tant d’autres violations des droits de l’homme que notre pays fait face.
Comment un homme, pourrait-il rester sans condamné toutes ces situations?
S’il (Thierno Monènènbo) se lève pour oser dénoncer, la moindre des choses qu’on aurait pu lui faire c’est de l’encourager. Car il a osé porter sa voix pour ceux qui vivent et subissent l’injustice. L’écrivain Français Jean Marie Gustave Le Clezio dans son ouvrage, « L’Extase matérielle « n’affirmait-il pas que « L’artiste (écrivain) est celui qui porte du doigt une parcelle du monde »
Il est donc attribué à l’artiste que nous prenons ici pour écrivain la fonction de publier des œuvres au centre desquelles doivent se trouver en bonne place quelques faits dans la société. De ce fait, notre monde est le creuset de l’histoire et de tant d’évènements lui servant d’abreuvoir dont il ne peut s’en passer.
De grâce, respectons ceux qui font tout leur possible pour l’instauration de la vraie démocratie et un État de droit dans notre cher pays.
Jacques KAMANO, journaliste