Au douzième jour de l’invasion de l’Ukraine, lundi 7 mars, les forces russes se rapprochent toujours plus de Kiev, Kharkiv a été lourdement bombardée tandis qu’à Marioupol les civils sont toujours pris au piège. L’armée russe a promis lundi des cessez-le-feu locaux pour permettre la mise en place de couloirs humanitaires.
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Les points essentiels :
► L’armée russe a annoncé l’ouverture lundi de plusieurs couloirs humanitaires et l’instauration de cessez-le-feu locaux pour évacuer des civils des villes ukrainiennes de Kharkhiv, Kiev, Marioupol et Soumy.
► La deuxième tentative d’évacuation des civils de Marioupol a échoué dimanche après une première tentative avortée la veille en raison d’un non-respect du cessez-le-feu. La prise de cette ville de quelque 450 000 habitants, située sur la mer d’Azov, permettrait la jonction entre les forces russes en provenance de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports clés de Berdiansk et de Kherson, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass.
► Alors que l’armée russe se rapproche de Kiev, Volodymyr Zelensky a affirmé, dimanche, que les forces russes se préparaient à bombarder la ville d’Odessa, dans le sud du pays.
► Un nouveau round de négociations russo-ukrainiennes doit se tenir ce lundi 7 mars, selon le chef de la délégation ukrainienne.
► Le site de la rédaction russe de RFI diffuse désormais la radio publique ukrainienne en direct (en langue ukrainienne) depuis la page d’accueil.
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6h44 : Quel risque nucléaire ?
Deux jours après le bombardement de la plus grande centrale d’Europe, à Zaporijia, lors de son entretien dimanche avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de sécuriser les sites atomiques ukrainiens. Selon l’Élysée, le président russe l’a juré : il n’a aucune intention d’attaquer les centrales nucléaires en Ukraine. Vladimir Poutine s’est dit prêt à respecter les normes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour la protection des centrales.
Moscou a démenti le bombardement de la centrale de Zaporijia, mais les images qui ont fait le tour du monde ont fait craindre le pire. Depuis, le chef de l’AIEA est « profondément préoccupé » par la situation à Zaporijia, les communications vitales se détériorent entre l’autorité de régulation et la centrale. D’après les Ukrainiens, on ne peut plus s’y joindre que par téléphone mobile. Faux, répond l’armée russe, qui par ailleurs accuse les services de sécurité ukrainiens de chercher à provoquer une fuite radioactive à Kharkiv dans le but d’accuser Moscou d’avoir tiré un missile.
Le gouvernement français va envoyer dans les prochains jours deux millions et demi de doses d’iode en Ukraine pour pouvoir parer à tout danger nucléaire. L’AIEA réunit son conseil des gouverneurs ce lundi. Il devrait faire des propositions pour la sécurité des centrales urkainiennes.
5h45 : Moscou annonce ouvrir plusieurs couloirs humanitaires ce lundi
L’armée russe a annoncé l’ouverture de plusieurs couloirs humanitaires et l’instauration de cessez-le-feu locaux pour évacuer des civils des villes ukrainiennes de Kharkhiv, Kiev, Marioupol et Soumy, en proie à de violents combats. « Les forces russes, dans un but humanitaire, déclarent un « régime de silence » à partir de 10h (7h TU) le 7 mars et l’ouverture de couloirs humanitaires », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, qui ne précise pas s’ils ouvriront à l’heure locale en Ukraine (8h TU) ou à celle de Moscou (7h TU) et combien de temps ils resteront ouverts.
L’armée russe précise que cette décision a été prise après une « demande personnelle » du président français Emmanuel Macron adressée à son homologue russe Vladimir Poutine. Les deux dirigeants se sont entretenus pendant 1h45 dimanche par téléphone.
Une information à prendre avec précaution, rappelle notre envoyé spécial en Ukraine Pierre Olivier. À Marioupol, depuis, deux jours, des trêves sont annoncées pour permettre l’évacuation des civils. Des tentatives avortées puisque jamais les armes ne se sont vraiment tues.
5h31 : Les bombardements se poursuivent
D’intenses raids aériens ont frappé dans la nuit Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, visant notamment un complexe sportif d’une université locale et des immeubles civils, selon un journaliste de l’AFP. « L’ennemi continue l’opération offensive contre l’Ukraine, en se concentrant sur l’encerclement de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv (nord), Soumy (nord-est) et Mykolaïev (sud) », a indiqué l’état-major ukrainien dans un communiqué.
Selon lui, les forces russes « accumulent leurs ressources pour lancer un assaut sur Kiev ». Les sirènes d’alerte anti-bombardement ont retenti lundi à l’aube à Kiev, Tcherniguiv, Mykolaïev et Vinnytsia (à 200 km au sud-ouest de Kiev), rapportent les médias ukrainiens. Dans la capitale, l’armée se tenait prête à détruire le dernier pont reliant la ville à son arrière-pays à l’ouest pour freiner la progression des chars russes.
À Lougansk, contrôlée par les séparatistes russes, dans l’est de l’Ukraine, une forte explosion a provoqué ce matin un incendie dans un dépôt de pétrole, selon l’agence de presse russe Interfax.
5h03 : le prix de l’once d’or dépasse les 2000 dollars
Le métal précieux a atteint un pic de 2000,86 dollars l’once, son plus haut niveau depuis septembre 2020. Les investisseurs se réfugient dans cette valeur face aux craintes de l’impact de la guerre en Ukraine sur l’économie mondiale.
4h39 : Plusieurs pays réclament la suspension de la Russie d’Interpol
Plusieurs pays occidentaux ont demandé la suspension de la Russie des rangs de cette organisation internationale de coopération policière, a indiqué la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel. Outre la Grande-Bretagne et les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont réclamé « la suspension immédiate de l’accès de la Russie à tous les systèmes » de l’organisation qui regroupe 194 pays membres, a tweeté Mme Patel. « Les actes de la Russie constituent une menace directe pour la sécurité des individus et la coopération internationale en matière d’application de la loi », a-t-elle ajouté.
4h30 : Washington accuse Moscou de recruter des mercenaires syriens
Selon le Wall Street Journal, qui cite des responsables américains, la Russie recruterait des mercenaires syriens ayant l’expérience de la guérilla urbaine pour combattre en Ukraine. Un responsable américain a affirmé au WSJ que certains combattants syriens étaient déjà en Russie, se préparant à rejoindre les combats en Ukraine.
2h30 : La Chine a évacué « la plupart » de ses ressortissants
« À l’heure actuelle, la plupart des compatriotes chinois ont été évacués », a indiqué dans un communiqué l’ambassade de Chine en Ukraine, appelant ceux encore présents à quitter le pays « dès que possible ». Un premier vol de rapatriés en provenance de Roumanie s’est posé samedi à Hangzhou, non loin de Shanghai. Avant l’offensive, Pékin avait ignoré les avertissements des services de renseignements américains sur l’imminence d’une attaque russe, laissant ses quelque 6 000 ressortissants sous la menace des combats.
2h25 : Kharkiv sous les bombardements
D’intenses bombardements ont frappé dans la nuit de dimanche à lundi Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, visant notamment un complexe sportif d’une université locale et des immeubles civils, selon un journaliste de l’AFP. Selon l’état-major ukrainien, les forces russes concentrent leurs efforts sur Kharkiv, Tcherniguiv (nord), Soumy (nord-est) et Mykolaïev (sud) et « accumulent leurs ressources pour lancer un assaut » sur Kiev. D’intenses combats ont eu lieu toute la journée de dimanche dans la périphérie de la capitale, selon l’administration régionale ukrainienne, notamment autour de la route menant vers Jytomyr (150 km à l’ouest de Kiev), ainsi qu’à Tcherniguiv (150 km au nord de la capitale).
1h50 : Nouvelles manifestations de soutien à l’Ukraine
Le soutien international à l’Ukraine se poursuit avec des manifestations un peu partout dans le monde. À Washington dimanche, cela s’est passé devant la Maison Blanche où s’est rendu notre correspondant Guillaume Naudin. Sous les fenêtres de Joe Biden, les manifestants demandent aux États-Unis de faire plus, en fournissant des armes, des avions et en mettant en place d’une zone d’exclusion aérienne, refusée jusque-là par l’Otan également.
Manifestation pour l’Ukraine à Washington
0h30 : Le Danemark va organiser un référendum pour rejoindre la politique de défense de l’UE, dont Copenhague se tenait à l’écart depuis plusieurs décennies. Le pays a aussi annoncé une forte hausse de ses crédits de défense. Volonté de s’affranchir du gaz russe « le plus vite possible », 2% du PIB consacré à la défense d’ici à 2033 et près d’un milliard d’euros de dépenses militaires en plus dans les deux prochaines années : la Première ministre Mette Frederiksen a présenté dimanche soir un accord noué avec la quasi-totalité des partis au Parlement.
0h14 : Londres débloque 100 millions de dollars
Londres a indiqué qu’il allait accorder une aide de 100 millions de dollars (91,4 millions d’euros) au gouvernement ukrainien, via la Banque mondiale, « pour atténuer les pressions financières créées par l’invasion non provoquée et illégale de la Russie » et permettre à l’État ukrainien de continuer à fonctionner. « Alors que seul (le président russe Vladimir) Poutine peut mettre un terme à la souffrance en Ukraine, ce nouveau financement continuera à aider ceux qui sont confrontés à une détérioration de la situation humanitaire », a déclaré Boris Johnson dans le communiqué. Ce financement s’ajoute aux 220 millions de livres sterling (266 millions d’euros) d’aide d’urgence et humanitaire déjà annoncés, outre l’envoi de 2000 missiles antichars. Le gouvernement britannique a aussi offert des garanties de crédit à l’Ukraine à hauteur de 500 millions de dollars.
0h10 : L’émotion de la star ukrainienne de football Andriy Shevchenko
L’ex-international ukrainien et star de l’AC Milan Andriy Shevchenko a demandé à l’Italie d’aider son pays natal, l’Ukraine, lors d’une interview chargée en émotion diffusée dimanche soir dans l’une des plus grandes émissions d’actualité du pays. « Je vous le demande: ouvrez vos coeurs à mon peuple, aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées qui ont tellement besoin de votre aide… Faites-leur ressentir ce que vous m’avez fait ressentir », a lancé, les larmes aux yeux, l’ancien joueur de 45 ans s’exprimant depuis Londres dans l’émission Che Tempo Che Fa de la RAI, la chaîne publique italienne.
L’ancien attaquant ukrainien Shevchenko, meilleur buteur de l’histoire de sa sélection, est une des légendes de l’AC Milan pour avoir marqué plus de 170 buts pour le club de Serie A, et remporté un titre de champion ainsi que la Ligue des champions 2003.
« Ma mère, ma sœur et d’autres membres de ma famille sont toujours en Ukraine, je leur parle tous les jours. C’était leur choix de rester », a livré « Sheva ». « Je ne peux pas regarder ce qui arrive à mon pays sans pleurer », a-t-il décrit. « Ils me disent la vérité sur ce qui se passe en Ukraine, des villes bombardées, des enfants et des personnes âgées tués. » « Nous devons essayer de convaincre la Russie de cesser le feu, de trouver une solution diplomatique et d’arrêter cette guerre. » Shevchenko, sélectionneur de l’Ukraine de 2016 à 2021, participait à cette émission pour promouvoir une initiative de collecte de fonds menée par la Croix-Rouge italienne dans le cadre de ses efforts humanitaires destinés à l’Ukraine.
0h05 : Le baril de pétrole frôle les 140 dollars, proche du record absolu de 147 dollars atteint en 2008
0h01 : L’Allemagne opposée à un embargo sur gaz, pétrole et charbon russes.
Les ministres allemands des Finances et des Affaires étrangères se sont prononcés dimanche contre une interdiction des importations de gaz, pétrole et charbon depuis la Russie dans le cadre de nouvelle sanctions liées à l’invasion de l’Ukraine. « Il faut pouvoir tenir (les sanctions) sur la durée », a expliqué la cheffe de la diplomatie, Annalena Baerbock, à la chaine ARD. « Ca ne sert à rien si dans trois semaines on découvre que nous n’avons plus que quelques jours d’électricité en Allemagne et qu’il faut donc revenir sur ces sanctions. »
rfi.fr