Au Burkina Faso, le pays commémore – ce 11 décembre – le 62e anniversaire de son accession à l’indépendance. En lieu et place d’un discours, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré a adressé un « petit message », selon ses propres propos, à ses compatriotes.
Selon le chef de l’État du Burkina Faso, le pays n’est pas encore indépendant car les terres sont toujours occupées. Et le combat pour l’indépendance totale du Burkina Faso passera par les armes et aussi par un changement de comportement : « Notre indépendance n’est pas acquise, parce que nos terres sont occupées. Notre économie est balbutiante et nos mains sont liées. »
« Nous sommes révoltés »
« Il y a quelques semaines de cela, dit-il, le destin du pays changeait le 30 septembre. Nous disions que nous sommes révoltés, et aujourd’hui date anniversaire de la fête de l’indépendance, nous sommes encore plus révoltés. Le combat pour l’indépendance totale a commencé il y a quelques semaines de cela. Et ce combat passe nécessairement par les armes, mais aussi par nos valeurs, nos comportements et le redressement de notre économie. »
« La bataille contre l’ennemi qui occupe nos terres est en train de commencer, poursuit Ibrahim Traoré. Cette bataille en est à son préambule. C’est ici le lieu pour moi donc de féliciter les unités engagées pour les premières opérations terrestres et aériennes. Pour l’encadrement et la formation des VDP, nous avons reçu des dons de toute nature allant des vivres aux équipements, aux travaux d’infrastructures. Nous disons merci à ce peuple qui commence à se souder, qui commence à être solidaire pour cette bataille. Nous en avons besoin. Nous avons rencontré les partenaires sociaux dans ce sens pour encore demander plus de sacrifice aux Burkinabè afin que cette lutte soit menée par les Burkinabè pour libérer les terres du Burkina Faso », conclut le président burkinabè de transition.
Pays endeuillé
Depuis 2015, écrit l’AFP, le Burkina Faso est régulièrement endeuillé par des attaques jihadistes qui ont fait des milliers de morts et contraint quelque deux millions de personnes à fuir leurs foyers. Ces attaques de groupes liés à l’État islamique et à al-Qaïda visant militaires et civils se sont multipliées ces derniers mois, essentiellement dans le nord et l’est du pays. Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d’un coup d’État militaire le 30 septembre s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé ». À l’issue d’une campagne de recrutement, des dizaines de milliers de civils se sont inscrits pour rejoindre les VDP, appelés à seconder l’armée dans sa lutte contre les jihadistes.
rfi.fr